
L’Administration portuaire de Montréal (APM) envisage la création d’un nouveau terminal à conteneurs sur le site de Contrecœur, afin de répondre à la demande croissante du commerce maritime. Ce projet est mené en mode collaboratif.
Le consortium Constructeurs Terminal de Contrecoeur Grand Projet (CTCGP), composé de Pomerleau (mandataire à 60 %) et Aecon, et l'APM ont travaillé sur la phase de co-développement qui s’est étendue jusqu’en septembre 2025. L'approche Progressive Design a permis de faire évoluer la conception du projet en parallèle de l’estimation budgétaire et de la planification. C’est dans ce cadre que, dès novembre 2023, l’APM a confié au consortium CTCGP la conception et la réalisation des travaux en eau, incluant le mur de quai et la poche de dragage.
La nouvelle phase, celle de la réalisation, débutera à l'automne 2025. Elle concrétisera les travaux définis et planifiés durant la phase de co-développement, en vue de doter le Port de Montréal d’une infrastructure stratégique et durable.
Le cœur du projet repose sur la construction d’infrastructures maritimes robustes et durables. Deux postes à quai, totalisant 675 mètres, seront érigés pour accueillir des navires de grande capacité, notamment en termes de conteneurs. Des murs de retour à l’est et à l’ouest assureront la stabilité de l’ensemble, tandis qu’un enrochement viendra protéger les structures contre l’érosion.
Derrière le mur de quai, un remblai technique et des systèmes de drainage seront installés pour soutenir la structure et gérer les écoulements. Enfin, une poche de dragage, une zone creusée dans le fond marin pour garantir un tirant d’eau suffisant aux navires, sera excavée pour garantir un tirant d’eau suffisant, avec une gestion rigoureuse des matériaux extraits.
La fenêtre environnementale autorisant le dragage s’étend du 15 octobre au 31 mars, ce qui impose des interventions en conditions hivernales complexes. Les exigences environnementales sur les matières en suspension sont strictes, nécessitant des arrêts de travaux planifiés.
Le partenaire en dragage, l’un des plus grands au monde, impose une rigueur contractuelle qui demande une gestion attentive. À cela s’ajoute la gestion des eaux de chantier, soumise à des normes de qualité élevées avant tout rejet dans le fleuve. Plus de 500 000 m³ de matériaux de remblai devront être acheminés et placés en une seule saison, un défi logistique majeur.
Face à ces enjeux, Pomerleau et Aecon accompagnent le client avec des solutions concrètes et intelligentes. Une innovation majeure consiste à conserver les matériaux de dragage sur le site, dans un bassin de grande capacité, réduisant ainsi les impacts environnementaux et les coûts logistiques.
Une voie d’accès dédiée au transport lourd a été créée pour éviter la route 132, limitant les nuisances pour les riverains. L’échéancier des travaux a été optimisé pour réduire les nuisances sonores, notamment la nuit et les fins de semaine. Enfin, une approche collaborative avec les concepteurs permet de remettre en question les requis techniques, afin de respecter l’enveloppe budgétaire sans compromettre la qualité.
Le site du projet se trouve dans l’habitat du chevalier cuivré, une espèce de poisson en péril. Par conséquent, le chantier doit respecter certaines obligations réglementaires et environnementales. Quatorze bouées munies de sondes seront déployées pour mesurer en continu la qualité des eaux, permettant une gestion adaptative des travaux.
Avant chaque saison de travaux en eau, les mulettes, des mollusques sensibles, seront relocalisées. En zone terrestre, la présence de rainettes faux-grillons impose des restrictions pour protéger leur habitat. Enfin, la gestion du roseau commun (phragmite), une plante envahissante, nécessitera la décontamination des terrains et des mesures écologiques spécifiques.
Ce projet se distingue par l’intégration de technologies de pointe. Le système de surveillance en temps réel de la qualité des eaux, basé sur les bouées équipées de sondes, permet une réaction rapide et une protection optimale des écosystèmes.
Tous les équipements de terrassement sont géolocalisés, assurant une coordination efficace et une sécurité accrue. La drague mécanique utilisée est dotée d’un système de positionnement millimétrique et de barrières virtuelles intelligentes, garantissant une précision exceptionnelle et une maîtrise des impacts environnementaux.
La bathymétrie multifaisceaux haute résolution permet de cartographier les fonds marins avec une grande précision, facilitant le suivi du relief sous-marin. Enfin, le projet repose sur l’utilisation du BIM (Building Information Modeling), une modélisation numérique en 3D qui assure une cohérence parfaite entre la conception et l’exécution.
Le chantier mobilisera environ 80 membres du personnel de gestion et 200 travailleurs. Les équipes de Civil Infra de Pomerleau seront mises à contribution, notamment pour le terrassement urbain et les fondations profondes, deux expertises clés pour la réussite de ce projet complexe.
Pomerleau est fier de contribuer à ce projet stratégique pour le développement du Port de Montréal, en mettant à profit son savoir-faire technique, son engagement environnemental et sa capacité à innover pour bâtir un avenir durable.