L’artiste derrière Heritage Vintage

Pomerleau and Frank Polson collaboration

La cuvée de sirop d’érable de cette année présente les origines de la récolte de l’eau d’érable par les Premières Nations, un leg et enseignement qui est maintenant au cœur de la culture canadienne et de nos traditions familiales. C’est dans un esprit de reconnaissance, de réconciliation et de collaboration avec ces Peuples que nous avons imaginé cette édition que nous appelons Héritage.

C’est avec grande fierté que nous avons collaboré avec l’artiste-peintre d’origine algonquine Frank Polson qui a créé l’œuvre Sève printanière spécifiquement pour illustrer notre édition héritage. Polson est reconnu à l’international et se démarque par son style traditionnel Woodland et par ses œuvres colorées. Son travail s’inspire des histoires qu’on lui racontait lorsqu’il était jeune garçon…

Frank Polson

Quand Frank Polson était jeune, son père et lui faisaient de la trappe au petit matin. Pendant leurs expéditions, de flamboyants levers de soleil orange et jaune peignaient le ciel, qui virait au bleu à mesure que la matinée avançait. Polson a dessiné ces ciels.

Le peintre autochtone a grandi dans la communauté de la Première Nation de Long Point au Québec. Cette communauté est son foyer depuis 69 ans. Avant de devenir peintre, Polson a occupé divers emplois. Il n’a jamais pensé qu’il deviendrait un artiste.

En 1993, Polson a été emprisonné dans un établissement fédéral à Kingston, en Ontario. Il a été condamné à purger une peine d’emprisonnement de cinq ans pour des accusations liées à la drogue et à l’alcool. Pendant son séjour en prison, il a commencé à lire sur Norval Morrisseau, un artiste spécialisé dans les peintures de style Woodland.

Je suis immédiatement tombé sous le charme de l’art Woodland. Morrisseau nous racontait des histoires sur son patrimoine, sa culture et les légendes. C’était un moyen facile d’essayer de toucher les gens et de les aider à comprendre qui nous sommes en tant que membres des Premières Nations », a-t-il déclaré.

Pendant son séjour en prison, Polson a travaillé dans un atelier de peinture. Il a demandé au superviseur s’il pouvait avoir de la peinture pour travailler sur une toile. D’autres détenus ont soutenu son travail, lui fournissant des contacts. Il a tenu sa première exposition à Toronto quelques mois après sa sortie de prison.

L’art a transformé la vie de Polson. « Je voulais vivre une bonne vie, alors j’ai décidé de l’essayer et je pense avoir réussi à en capturer une partie dans mon travail. C’est une méthode de guérison. »

Polson s’efforce de transmettre ce sentiment aux aînés de sa communauté. Il utilise les histoires et les légendes que sa grand-mère, son père et son oncle racontaient pour influencer son art. Il veut montrer aux aînés qu’ils peuvent partager leur héritage avec d’autres.

Pour Pomerleau, Polson s’est inspiré des histoires d’origine autochtone sur la découverte du sirop d’érable afin de créer son œuvre.

Il existe différentes histoires sur les origines du sirop d’érable. Polson se souvient de l’histoire du chef iroquois qui avait lancé son tomahawk sur un arbre en hiver. Le tomahawk est resté coincé et le chef a décidé d’attendre la venue du printemps pour le retirer de l’arbre. Lorsqu’il est revenu au printemps, l’arbre était chaud, et la sève avait commencé à couler.

Woodland Art
Comme ce sont les Premières Nations qui ont découvert le sucre et la boisson, j’ai pensé ajouter des enfants dans le tableau pour montrer la tradition qui se transmet. C’est pourquoi j’ai peint la jeune fille avec le panier et le jeune garçon dans le tableau. Je ne montre pas de visages souriants ou tristes, je mets de la couleur pour guérir des temps difficiles », a déclaré Polson.

L’œuvre d’art créée par Polson est une façon de matérialiser son patrimoine. Son travail dépeint les relations que les peuples autochtones entretiennent avec la nature.

Mon père m’a dit que nous sommes unis aux animaux et aux arbres. Beaucoup de Premières Nations transmettent leur patrimoine à l’oral, mais je pense qu’il est important de commencer à consigner qui nous sommes et pourquoi nous sommes ici.

Depuis les débuts de son parcours d’artiste, Polson connaît un grand succès. Il souhaite partager ces réalisations avec les artistes émergents en leur offrant son soutien. L’artiste souhaite que ce type de travail se poursuive éternellement.

L'art est une langue universelle.