Le Canada fait face à des défis sociétaux. Qu’il s’agisse de la transition énergétique et climatique, de la hausse des besoins en habitation, des infrastructures vieillissantes, des besoins en soins de santé, en éducation et en transport ; ces besoins ont un dénominateur commun : leur impact sur la qualité de vie des Canadiens et Canadiennes.
Autre constat : ces enjeux nécessiteront la mise en chantier d’une multitude de projets en construction. Le problème? Ces défis sont amplifiés par la pénurie de main-d’œuvre en construction.
Devant cette réalité de plus en plus inquiétante, Pomerleau a mandaté la firme Léger afin de mener une étude sur la perception de la population canadienne envers l’industrie de la construction. L’objectif étant de cerner l’état d’esprit de la population face à ces enjeux afin d’être mieux outillé pour y répondre.
Le sondage de Léger est sans équivoque : la population canadienne estime que la construction est essentielle au développement économique. C’est d’ailleurs plus de 90 % de la population qui va dans ce sens.
Là n’est pas la surprise, qui se trouve plutôt du côté de l’intérêt de la population à œuvrer ou recommander ce secteur. Seulement 56 % de la population recommanderaient à leurs enfants ou leurs proches de se lancer dans une carrière en construction.
Bien que ce chiffre semble équilibré, considérons que la majorité de la population n’a souvent aucune objection à ce que leurs enfants ou leurs proches se lancent dans n’importe quel domaine, tant qu’ils sont heureux dans la vie.
C’est ce que reflète une étude publiée dans le Canadian Journal of Counselling and Psychotherapy qui révèle une tendance plus large des parents à valoriser le contentement de leurs enfants dans leur choix de carrière, même s’ils divergent des carrières traditionnelles ou attendues.
Des recherches menées par le CERIC abondent dans le même sens : les parents canadiens sont de plus en plus favorables aux parcours de carrière non traditionnels s’ils s’alignent avec les passions et le bien-être de leurs enfants.
Cette dualité entre la forte reconnaissance de l’importance de la construction et cette hésitation marquée à recommander ce secteur pour y travailler suggère une perception plutôt négative du domaine.
Cette dichotomie peut s’expliquer par des perceptions de difficultés ou de défis associés au travail en construction, comme les exigences physiques (74 %) et les obstacles pour les femmes (69 %).
En outre, c’est seulement environ la moitié de la population (55 %) qui considère que la construction est un domaine attirant pour les jeunes.
Face à ces constats, il est crucial de redéfinir l’image de l’industrie de la construction pour attirer une main-d’œuvre diversifiée et répondre aux besoins croissants du pays. Les entreprises du secteur doivent non seulement promouvoir les opportunités de carrière, mais aussi s’engager à améliorer les conditions de travail, à favoriser l’inclusion des femmes et à moderniser les pratiques pour attirer les jeunes talents.
Des initiatives telles que des programmes de formation spécialisés, des campagnes de sensibilisation sur les avantages et les possibilités de carrière dans la construction, ainsi que des politiques de soutien à l’égalité des sexes peuvent jouer un rôle déterminant.
En outre, l’adoption de technologies innovantes et de pratiques durables peut rendre le secteur plus attrayant et aligné avec les aspirations des nouvelles générations.
Pour affronter les défis du siècle et bâtir un avenir prospère, il est vital de transformer la perception de l’industrie de la construction et de la rendre plus accessible, inclusive et attrayante pour tous les Canadiens et Canadiennes.