La culture d’entreprise au gouvernail de la crise

Il me semble que le mois de mars a vu passer toutes les saisons.

Les dernières semaines ont été pour le moins surprenantes. Comme société, nous sommes montés sur le train de l’incertitude et de la gestion de crise, un train qui avance à une vitesse fulgurante. Il y a d’abord eu l’observation d’un phénomène qui nous semblait lointain. Sans trop vouloir nous affoler, nous avons tous personnellement et graduellement changé nos habitudes sociales. Ensuite, les mesures prises par nos gouvernements nous ont projetés dans l’action, jusqu’à l’interruption des travaux sur certains chantiers.

C’est dans ce type de situation que nous réalisons la chance que nous avons, chez Pomerleau, de pouvoir nous appuyer sur une culture organisationnelle forte et rassembleuse, qui se transforme en véritable gouvernail de nos décisions.

À travers cette crise socio-économique qui passera à l’histoire, je retiens trois grandes observations qui témoignent du pouvoir immense de la culture d’entreprise comme assise de l’avant, du pendant et surtout, de l’après-crise.

1. La culture comme levier d’agilité

Chez Pomerleau, nous nous lançons chaque jour le défi de redéfinir la construction ensemble, de l’idée à la réalisation et ce, partout, en tout temps et sans compromis. Ça ne se fait pas sans agilité, et nous avons pris la pleine mesure de ce que ça signifie réellement en temps de crise.

La rapidité avec laquelle nous avons dû intervenir comme organisation pour protéger nos employés, nos fournisseurs, nos partenaires, et leurs familles exigeait de trouver rapidement nos repères afin d’agir efficacement. Dès les premières mises en garde émises par nos gouvernements, nous avons rassemblé une cellule de crise qui s’est transformée en équipe d’intervention d’urgence.

La préparation (en un temps record!) de notre plan de réponse à la pandémie COVID-19 n’aurait pas été possible sans une forte adhésion à nos valeurs d’authenticité, d’amour, et d’adaptabilité. Nous avons vécu ces valeurs dans toutes nos décisions : nos relations ont été mises en grande priorité au bénéfice de la communauté, exigeant une agilité créative, un degré de bienveillance et un esprit collaboratif hors du commun. Ces valeurs, nous les embrassions au quotidien, même avant la crise, et elles forment aujourd’hui la pierre angulaire de notre stratégie de gestion de celle-ci.

2. La culture comme pilier de la gestion du changement

Nous avons choisi de gérer le changement ensemble, malgré la distance qui s’est imposée. Pour les employés de l’ensemble de nos neuf bureaux d’un océan à l’autre, le premier impact a été la mise en télétravail, un mode de fonctionnement que nous commencions tout juste à implanter chez Pomerleau. Pour nos collègues sur les chantiers, nous avons redoublé nos efforts et notre engagement en santé-sécurité avec des mesures sanitaires rehaussées et des espaces de repos mieux définis.

Comme plusieurs de notre industrie, la fermeture de certains chantiers nous a forcés à trouver des solutions pour maintenir des liens d’emploi avec l’ensemble de nos collègues. Parce que nous étions conscients des conséquences financières que cela représenterait pour nos employés et leurs familles, nous avons tenté d’en venir à la meilleure solution avec empathie et compassion. J’ai été impressionné de constater la compréhension et la collaboration de nos collègues.

C’est encore ici notre culture organisationnelle qui nous a permis, à pied levé, de mettre en place des changements importants, mais qui, au final, se sont avérés naturels tellement notre équipe a été en mesure de les intégrer rapidement et efficacement. Nos chefs d’équipe ont saisi le défi avec résilience pour mobiliser leurs collègues dans les circonstances.

J’en éprouve énormément d’admiration, de gratitude et de fierté.

3. La culture comme assise d’une transformation durable

Il ne fait aucun doute que la culture d’entreprise représente la fondation solide d’une maison qui peut être rénovée et améliorée de façon continuelle. Je suis persuadé que certaines des grandes transformations que nous vivons présentement perdureront, bien au-delà du « retour à la normale ».  

Alors que nous entamons notre cinquième semaine d’adaptation, j’ai demandé à notre équipe de réfléchir aux changements qui, selon eux, persisteront après la crise. Dans notre industrie, on verra nécessairement un fossé se dessiner entre les pratiques de santé-sécurité d’avant et celles du futur. Les standards seront rehaussés par les autorités réglementaires, et Pomerleau s’efforcera comme toujours de les surpasser pour le bien-être de ses travailleurs. Les relations humaines seront aussi appelées à être transformées, et ce, principalement pour les milieux autrefois plus traditionnels, comme le nôtre, qui adopteront progressivement une formule de collaboration hybride entre le virtuel et les rencontres en personne.

C’est ce qui constituera notre nouvelle normalité. Cette normalité viendra teinter nos décisions futures qui, chez Pomerleau, seront néanmoins encore et toujours prises en fonction de notre culture familiale et bienveillante.

Une chose est certaine, nous assistons à une transformation durable de nos entreprises. Il y a des opportunités à saisir, et c’est à nous tous de leur donner la couleur de notre culture.

 Francis Pomerleau